AntibiothérapieDossiers |
Dossier réalisé en collaboration avec le Pr Laurent Gutmann, Service de microbiologie de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, Unité 872 Inserm/UPMC/Université Paris Descartes - Mai 2013.
Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses au cours du 20ème siècle. Hélas, leur utilisation massive et répétée a conduit à l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments. Ponctuelles au départ, ces résistances sont devenues préoccupantes et conduisent à la mise en place de diverses stratégies pour éviter les situations d’impasses thérapeutiques.
Le but de cette fiche mémo est d’éviter la prescription inappropriée des antibiotiques, source de pression de sélection, qui aboutit à l’émergence des résistances bactériennes et à des impasses thérapeutiques.
Des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont réalisé une avancée considérable dans le développement d’un substitut aux antibiotiques. Ils ont réussi à isoler une protéine, présente dans les virus bactériens, qui tue les microbes. La substance, inoffensive pour le corps humain, empêche la bactérie de se diviser, et donc se développer et d’engendrer des infections.
Les antibiotiques sont souvent utilisés à tort
Aujourd’hui, la France détient le record européen de consommation d’antibiotiques, derrière la Grèce. Victimes de leur succès, les antibiotiques sont trop souvent considérés comme un remède qui soigne tout, tout de suite... mais ce n’est pas toujours vrai !
Depuis plus de dix ans, tant au niveau français qu’européen, de nombreuses actions ont été entreprises pour lutter contre le développement des résistances aux antibiotiques. En France, sous l’égide du ministère de la Santé, un troisième plan pluriannuel vient d’être mis en place pour la période 2011-2016. Dans un contexte qui se caractérise par le développement des situations d’impasse thérapeutique, ce nouveau plan vise à une juste utilisation des antibiotiques, en s’articulant autour de trois axes stratégiques : 1°améliorer l’efficacité de la prise en charge des patients 2°préserver l’efficacité des antibiotiques 3° promouvoir la recherche.
La prescription d’antibiotique DOIT ETRE PROSCRITE (au regard des conséquences individuelles et collectives qu’elle entraîne) dans les situations suivantes :
Le dossier Internet concernant le plan antibiotiques a été mis en place dans le cadre des réflexions sur le Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques. Il a pour objectif de mettre à la disposition des professionnels de santé des informations actualisées sur les antibiotiques et les résistances bactériennes.
La culture d’urine est l’épreuve de référence pour le dépistage de la bactériurie asymptomatique. Toutes les patientes enceintes devraient subir un dépistage au premier trimestre (ou au moment de leur première visite prénatale si elle a lieu après).
Vous êtes au service de consultation sans rendez-vous un froid vendredi après-midi de janvier. Votre salle d’attente est pleine de patients qui toussent, reniflent, crachent, éternuent, suffoquent et qui veu- lent une guérison rapide. Ils sont presque tous déjà allés à la pharmacie du coin pour acheter tous les produits miraculeux qu’ils ont vus à la télévision, dans les journaux ou sur Internet. Vous êtes leur der- nier espoir d’obtenir le soulagement de cette vilaine toux qui empoisonne leur quotidien. Depuis leur tendre enfance, ils croient que les antibiotiques font des miracles ! Ils pensent donc, pour la plupart, re- partir avec une ordonnance après avoir patienté des heures dans votre salle d’attente.
BOSTON (Etats-Unis) — L’émergence dans le sous-continent indien d’un pathogène résistant aux antibiotiques et qui s’est déjà propagé à la surface du globe est une bombe à retardement requérant une mobilisation immédiate des autorités sanitaires, insistent des infectiologues. "Il y a urgence à mettre en place un système de surveillance international dans les prochains mois et à tester tous les patients hospitalisés" dans le plus grand nombre de pays possible, explique lundi le Dr Patrice Nordmann, de l’Hôpital Bicêtre (près de Paris). "Ces mesures ont déjà été décidées en France et sont très sérieusement envisagées au Japon, à Singapour et en Chine", rappelle-t-il, lors d’un entretien avec l’AFP.
On reconnaît de plus en plus que la résistance aux antimicrobiens – la capacité des micro-organismes à trouver des moyens d’échapper à l’action des médicaments utilisés pour traiter les infections qu’ils provoquent – est un problème mondial de santé publique, susceptible d’entraver la lutte contre de nombreuses maladies infectieuses.
La surveillance de la consommation des antibiotiques s’intègre dans la politique nationale de bon usage des antibiotiques et de maîtrise de la résistance bactérienne aux antibiotiques. En effet, devant la fréquence élevée des bactéries multirésistantes aux antibiotiques en France et le constat de prescriptions d’antibiotiques inappropriées, des recommandations ont concerné, d’une part la maîtrise de la diffusion des souches résistantes, d’autre part le bon usage des antibiotiques.
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un sujet émergent depuis que la découverte de nouveaux antibiotiques s’est tarie et que l’augmentation régulière des résistances à ceux qui sont disponibles a avivé les craintes que nous ne trouvions bientôt face à des situations où des bactéries pathogènes seraient résistantes à tous les antibiotiques disponibles, induisant des impasses thérapeutiques. Pourtant cette crainte, véhiculée depuis de nombreuses années (1) et rappelée récemment dans un document international visant à lancer l’alerte (2), ne semble pas, pour la majorité des praticiens, confirmée par les faits et leurs observations quotidiennes : les patients qui décèdent d’infection du fait de bactérie résistante à tous les antibiotiques disponibles sont, et heureusement, extrêmement rares. Dès lors, pourquoi s’inquiéter ?
During January-June 2010, three Enterobacteriaceae isolates carrying a newly described resistance mechanism, the New Delhi metallo-beta-lactamase (NDM-1), were identified from three U.S. states at the CDC antimicrobial susceptibility laboratory. This is the first report of NDM-1 in the United States, and the first report of metallo-beta-lactamase carriage among Enterobacteriaceae in the United States. These isolates, which include an Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, and Enterobacter cloacae, carry blaNDM-1, which confers resistance to all beta-lactam agents except aztreonam (a monobactam antimicrobial) ; all three isolates were aztreonam resistant, presumably by a different mechanism. In the United Kingdom, where these organisms are increasingly common, carriage of Enterobacteriaceae containing blaNDM-1 has been closely linked to receipt of medical care in India and Pakistan. All three U.S. isolates were from patients who received recent medical care in India.
Le NDM-1 inquiète la communauté scientifique. Cette bactérie semble résister à tous les antibiotiques. Le NDM-1, dont on ne connaît pas encore entièrement le fonctionnement, avait été identifié pour la première fois en 2009 chez un patient suédois qui avait été hospitalisé en Inde. L’étude publiée mercredi dans la revue britannique The Lancet Infectious Diseases, faisant état de 37 cas, interpelle le monde médical.
Le dossier Internet concernant le plan antibiotiques a été mis en place dans le cadre des réflexions sur le Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques. Il a pour objectif de mettre à la disposition des professionnels de santé des informations actualisées sur les antibiotiques et les résistances bactériennes. Le contenu du dossier est sous la responsabilité d’un comité de pilotage constitué représentants des instances nationales chargées de la politique antibiotiques et d’experts issus du monde médical et pharmaceutique, qui se réunit régulièrement
Les antibiotiques sont parmi les médicaments les plus prescrits et les plus consom- més en France. Ils sont souvent d’un usage inapproprié – notamment pour infection aiguë des voies aériennes supérieures – et, de ce fait , problématiques en termes de santé publique (résistance bactérienne) et de maîtrise des dépenses de santé.
Les antibiotiques sont destinés à agir sur les infections bactériennes. Ils n’ont donc pas de place dans le traitement curatif de la grippe, qui est une maladie virale. La grippe peut, parfois, se compliquer de surinfection bactérienne : • les bactéries responsables sont le plus souvent le pneumocoque, les staphylocoques dorés et Haemophilus spp.
Le dossier Internet concernant le plan antibiotiques a été mis en place dans le cadre des réflexions sur le Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques.
Il a pour objectif de mettre à la disposition des professionnels de santé des informations actualisées sur les antibiotiques et les résistances bactériennes.
Dans le cadre de ses missions d’expertise, d’inspection, de contrôle, de surveillance et d’information ciblées sur les produits de santé, l’Afssaps contribue au bon usage des antibiotiques à plusieurs titres :
La maîtrise de la résistance bactérienne aux antibiotiques est une priorité de santé publique qui nécessite des actions concertées, tant en médecine de ville que dans les établissements de santé. La prévention de la transmission croisée et la réduction de la pression de sélection, par un usage rationnel des antibiotiques, en sont les deux composantes essentielles.
Depuis la découverte des antibiotiques (ATB), leur utilisation a permis de traiter efficacement de nombreuses maladies infectieuses. Dans les années 1980, le recours aux ATB s’est révélé très utile pour traiter certaines infections opportunistes contractées au cours de l’infection à VIH, et surtout pour traiter préventivement certaines de ces infections opportunistes. La prophylaxie primaire de la pneumocystose et de la toxoplasmose par le sulfaméthoxazole/trimethoprime (Bactrim®) est de ce point de vue exemplaire (parmi les traitements conventionnels, ce fut, jusqu’à l1avènement des trithérapies, le seul traitement efficace avec les traitements à visée curative de certaines infections opportunistes). L’utilisation au long cours de cet ATB a conduit certains à se poser la question du risque de l’utilisation en chronique de cet antibiotique. Il apparaît que ce risque serait négligeable en regard du bénéfice obtenu.
Pour être efficace, un antibiotique doit parvenir au contact de la bactérie, ce qui implique qu’on tienne compte, dans la prescription, des données pharmacologiques telles que la posologie, la voie d’introduction, la diffusion tissulaire et le métabolisme de la molécule. Il doit ensuite pénétrer dans la bactérie, n’y être ni détruit ni modifié, se fixer à une cible et perturber ainsi la physiologie bactérienne. Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, l’antibiotique, même correctement administré, se révèle inefficace. Ce phénomène appelé résistance est lourd de conséquences et doit être, si possible, dépisté au laboratoire.
La découverte des antibiotiques a constitué une véritable révolution dans le domaine des maladies infectieuses. L’antibiothérapie a sauvé un très grand nombre de vies et l’on a cru que les maladies infectieuses seraient un jour toutes jugulées. L’apparition et l’extension rapide du phénomène de résistance aux antibiotiques a assombri ce brillant tableau. Les antibiotiques perdent de leur efficacité et des maladies que l’on croyait maîtrisées réapparaissent. La menace existe dans les pays développés et plus encore dans les pays en voie de développement. Le phénomène est donc mondial et pour espérer renverser la tendance, il devient urgent de soutenir la recherche de nouveaux modes d’actions pour les antibiotiques et de changer certains de nos comportements
Depuis que les médicaments anti-infectieux sont utilisés, la résistance des micro-organismes (bactéries, champignons, parasites mais également virus) à ces médicaments n’a cessé d’augmenter. Cette évolution a été particulièrement spectaculaire pour les antibiotiques depuis une vingtaine d’années. La prévalence de la résistance bactérienne aux antibiotiques est préoccupante dans les établissements de soins en France. Le choix d’antibiotiques efficaces y est rendu difficile, voire impossible dans certaines infections à bactéries totalement résistantes aux antibiotiques.
Cette étude a pour principal objectif d’apprécier l’usage des antibiotiques dans le traitement des IVR courantes chez les enfants, au regard de sept critères d’usage optimal élaborés à partir des lignes directrices reconnues. Ces critères concernent le choix de l’antibiotique prescrit, la dose de l’antibiotique et la durée du traitement, l’usage des antibiotiques pour traiter les infections virales et la prescription d’un test diagnostique préalable à l’antibiothérapie dans le cas des pharyngites-amygdalites non compliquées.
Pour la première fois, une journée européenne sur les antibiotiques a été planifiée sous l’impulsion de l’Organisme européen d’évaluation et d’information des risques infectieux avérés ou émergents pour la santé humaine (l’ECDC, European Center for Disease Prevention and Control), en partenariat avec les Agences de Santé et gouvernements nationaux de l’Union Européenne. Cette action se situe dans la continuité de recommandations européennes sur la lutte contre les résistances bactériennes et sur l’usage prudent des antimicrobiens édictées il y a déjà plusieurs années. Cette problématique a été reconnue comme enjeu majeur de Santé Publique, l’augmentation des résistances bactériennes aux antibiotiques compromettant l’efficacité de cette classe thérapeutique.
samedi 31 mai 2014 |
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